GOUVERNANCE
Dans notre message de la semaine dernière, nous évoquions les faiblesses de la FNC dans un certain nombre de dossiers politiques ou techniques.
A vrai dire, le bilan des carences est assez facile à faire : quel responsable de fédération, élu ou salarié, n’en a pas fait le constat en regrettant la dichotomie du réseau fédéral, avec une FNC qui parait déconnectée des problèmes quotidiens vécus au niveau départemental, et des fédérations qui désespèrent de se faire entendre ?
Jusqu’en juillet 2000, l’Union des fédérations parlait au nom de la chasse en ne rassemblant que des fédérations « cotisantes volontaires ». On pourrait croire que cette adhésion délibérée aurait entrainé, de facto, un assentiment sur toute chose et que le consensus était de mise. Bien au contraire, les débats étaient animés.
Mais les fédérations étaient d’autant plus écoutées que l’idée de les voir ne plus cotiser inquiétait la structure nationale.
En cohérence avec l’obligation pour un chasseur d’adhérer à une fédération, la loi de juillet 2000 a rendu obligatoire
l’adhésion des fédérations départementales et régionales à la nouvelle structure FNC.
Du statut d’adhérent volontaire, les fédérations sont passées au statut d’ « assujetti ».
La pyramide fédérale y a gagné en solidité juridique au niveau de sa base ce que son sommet y a perdu en attention et en prévenance vis-à-vis de ses adhérentes.
C’est ce défaut de reconnaissance qui explique un certain nombre de disfonctionnements.
Nombre de commissions se réunissent aujourd’hui avec plus d’absents que de participants, pour la bonne raison que les décisions sont déjà prises en amont et que la commission est devenue une chambre d’enregistrement.
Ce qui n’empêche pas la structure nationale de se plaindre de cette désaffection et d’y voir le désintérêt de la base pour les affaires nationales.
C’est le même mécanisme qui a joué pour les Etats Généraux. L’inventaire des préoccupations fédérales par enquête n’a pas donné lieu à débat, mais à des ateliers chargés d’avaliser des solutions préparées ailleurs.
Mêmes certains dossiers techniques ou administratifs souffrent de ce défaut de reconnaissance : Le désintérêt de la structure nationale vis-à-vis des moratoires gibiers d’eau ou de la défense des chasses traditionnelles y trouve la même source.
Et l’on s’expliquera mieux que les efforts quotidiens déployés par nos collaborateurs pour garantir le niveau de service, en particulier en matière de dégâts , soient si peu perçus à l’échelon national.
C’est à ce défaut majeur de la pyramide fédérale que veut s’attaquer une nouvelle équipe: renverser le sens de la liaison interne en redonnant à la base la primauté politique, et insuffler au sommet les principes de service à l’égard des adhérentes.
Cette nouvelle gouvernance n’est pas hors de portée pour le réseau fédéral : Celui-ci regorge de compétences chez les dirigeants de la chasse, élus comme salariés. Faire confiance aux hommes et les écouter est certainement la première étape de cette métamorphose,.
Pour que les choses changent, Il suffit qu’un conseil d’administration FNC en fasse le choix politique, avec une bonne dose de volonté.
A bientôt.
Le coordonnateur de l’équipe
Paul-Joseph Ettori